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EMMAÜS FRANCE
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Emmaüs Italie aux côtés des plus exclus

Si la première communauté Emmaüs est née en France en 1949, le Mouvement est aujourd’hui présent sur quatre continents, dans 37 pays. Les Rencontres régionales d’Emmaüs Europe, qui se sont déroulées du 26 au 28 avril à Vérone, ont réunit près de 110 groupes Emmaüs originaires de 16 pays européens. A cette occasion, éclairage sur Emmaüs Italie et sur la dimension européenne du Mouvement.

L’Italie connaît aujourd’hui une profonde crise politique, institutionnelle, économique et éthique. Le chômage (11% dans le pays), touche les jeunes de plein fouet avec un taux de 15%, qui grimpe à 36% pour le Sud du pays. Le manque de travail a fait chuter le pouvoir d’achat des familles, et des droits fondamentaux comme l’accès à la santé ou à l’éducation sont en péril pour de nombreux citoyens italiens. En outre, l’absence de cohésion au niveau du gouvernement et les dérives de certains dirigeants ont plongé le pays dans un profond malaise. Dans ce contexte, la mission d’Emmaüs – « servir premier le plus souffrant » et « lutter contre la misère et les causes de la misère » – est plus jamais que d’actualité.

17 groupes Emmaüs

Le Mouvement Emmaüs est arrivé en Italie en 1974, avec la création d’une première communauté. Depuis, il a connu un développement certain : aujourd’hui, Emmaüs Italie rassemble 17 groupes, soit 14 communautés et trois comités d’amis, des structures uniquement gérées par des bénévoles. « Cela représente 185 compagnons, 41 salariés et 380 bénévoles », précise Renzo Fior, président d’Emmaüs Italie et responsable de la communauté de Villafranca. Comme en France, les communautés sont fondées sur le trépied qui fait la spécificité d’Emmaüs : le compagnon (personne accueillie) – le bénévole (l’association) – le salarié (le responsable de la structure). Comme en France toujours, l’activité des groupes italiens est basée sur la récupération, le réemploi et la revente d’objets, meubles et vêtements à des prix solidaires. Un grand souci est accordé au développement durable : plusieurs communautés disposent ainsi de panneaux solaires, se chauffent au bois et récupèrent les eaux de pluie. C’est notamment le cas à la communauté de Villafranca, proche de Vérone, qui a également développé un potager biologique. Ce dernier permet de fournir aux 28 compagnons de la communauté tous les fruits et légumes nécessaires à leur alimentation. « Une bonne façon de privilégier les circuits courts, et de contribuer à la préservation de l’environnement », précise Renzo Fior.

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Des publics variés

Les 14 communautés Emmaüs en Italie pratiquent également l’accueil inconditionnel. Quels que soit son nom, son âge, son origine, toute personne qui frappe à la porte d’une communauté Emmaüs doit pouvoir être reçue. Les situations sont parfois complexes, notamment pour les compagnons qui n’ont pas de papier, et les acteurs du Mouvement ne ménagent pas leurs efforts pour aider à leur régularisation. Et ce, même si la question des migrants est particulièrement sensible dans le pays. L’attention est également portée sur les femmes en difficultés, ayant été victimes de violences, seules avec enfants. A la communauté de Piadena, proche de la ville de Mantoue, deux petits appartements, indépendants de la maison principale, viennent juste d’être construits. « Nous souhaitions pouvoir accueillir des femmes et des familles, explique Alida, l’une des deux responsables de la communauté. Mais il fallait pour cela un bâtiment distinct de la grande maison où vivent actuellement 14 compagnons, car les familles ont souvent besoin d’un accompagnement spécifique. »

Appartenance au Mouvement

Sur le terrain, au quotidien, les groupes Emmaüs agissent pour lutter contre l’exclusion, en aidant les plus démunis à retrouver espoir et dignité. Mais au-delà du local, et parce que faire partie d’un Mouvement permet d’être plus fort, les groupes se rassemblent au sein d’Emmaüs Europe. Une entité qui permet de porter ensemble des valeurs communes, et de mener des actions de plaidoyer auprès du Parlement européen, sur la question de la traite des êtres humains ou des droits des demandeurs d’asile par exemple. Pour partager leurs expériences de terrain et définir des orientations communes, les groupes européens se sont donc retrouvés à Vérone pour trois journées de rencontres enrichissantes, du 26 au 28 avril 2013. De la Suède au Portugal, en passant par la Roumanie, le Royaume-Uni, l’Ukraine, la France ou l’Allemagne… Les problématiques sociales, économiques et politiques se ressemblent parfois, s’imbriquent souvent. Travailler à l’échelon régional est alors une nécessité.

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