Fermer
Par courrier

EMMAÜS FRANCE
47 avenue de la résistance
93104 Montreuil Cedex
01 41 58 25 00

Par e-mail:

[email protected]

 

Emmaüs s’investit dans les filières environnementales

Equipements électriques et électroniques, textile, ameublement : les principales filières sont désormais construites. Pour que l’Economie sociale et solidaire conserve sa place dans ce secteur, le Mouvement Emmaüs se mobilise.

Nous consommons plus, nous jetons plus… Récupération et réemploi sont devenus une nécessité ! Une réalité qui a conduit les pouvoirs publics à mettre en place progressivement plusieurs filières environnementales. Aujourd’hui, l’organisation de filières résulte soit d’une réglementation européenne – c’est le cas pour les emballages ou les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) -, soit d’une initiative française – filière textile et filière meuble. Conséquence de ces nouvelles réglementations : la récupération de certains types de matériaux a commencé à devenir rentable, ce qui a attiré des opérateurs privés sur le secteur, menaçant les acteurs de l’Economie sociale et solidaire (ESS) traditionnellement leaders de ces « marchés ». Rapidement, le Mouvement Emmaüs a décidé de s’investir dans les instances pour faire valoir son positionnement. « Cela fait soixante ans que nous travaillons sur le réemploi, explique Stéphanie Mabileau, responsable des filières environnementales chez Emmaüs France. Nos activités ont toujours tourné autour de la récupération et du recyclage… Nous avions donc l’obligation de nous inscrire dans la construction des filières si l’on ne voulait pas arrêter certaines activités : c’est le projet social de toute l’association qui en dépend ! »

Un savoir faire incontestable

Et qui dit longue expérience dans le domaine de la récupération et du retraitement dit expertise. Le Mouvement Emmaüs maîtrise en effet la filière textile dans son ensemble, de A à Z. Ce sont près de 2000 salariés, des centaines de compagnons et de bénévoles qui font vivre cette filière et collectent chaque année quelques 105 000 tonnes de textiles, qui seront triées, remises en état, revendues ou encore recyclées en métisse – un isolant thermique à base de tissus usagés, créé par la structure du Relais, membre d’Emmaüs France. Le cas des D3E et celui de l’ameublement sont quant à eux quelques peu différents car Emmaüs – premier acteur sur la récupération de ces produits avec 22 000 tonnes d’équipements et 65 000 tonnes de mobilier collectées – n’est pas présent sur l’intégralité de la filière : le dernier maillon de la chaîne – soit la maîtrise des processus industriels pour traiter les ultimes déchets, ceux dont on ne peut réellement plus rien faire – manque à l’appel. Le Mouvement doit donc s’imposer sur les étapes qu’il maîtrise – collecte, tri et réemploi -, et ce dans un contexte de plus en concurrentiel.

11-11-02-Insertion-(mundo)--©alex-bonnemaison-(11-sur-65)

Plaidoyer auprès des pouvoirs publics

Les metteurs sur le marché – producteurs ou distributeurs – sont aujourd’hui responsables financièrement des futurs déchets issus de leurs produits. Pour s’acquitter de cette obligation, ils se regroupent dans des Eco organismes agréés par les pouvoirs publics qui, pour les D3E et l’ameublement, choisissent des prestataires via appels d’offres pour organiser la collecte, le tri et la valorisation. Ces consultations sont ouvertes à tous types d’entreprises et les groupes Emmaüs ont parfois du mal à s’imposer. « On ne répondra pas à un appel d’offres comme une grande entreprise privée, précise Stéphanie Mabileau. Le facteur social et humain est central chez Emmaüs, alors qu’il n’est pas forcément un critère principal dans les appels d’offres ». Pourtant, le Mouvement Emmaüs répond à des problématiques sociales réelles sur le terrain, et privilégier les structures qui embauchent des salariés issus de la grande précarité ou éloignés de l’emploi s’avèrera gagnant sur le long terme. « Nous menons donc un travail de lobbying auprès des pouvoirs publics afin que le critère social soit davantage pris en compte », ajoute Stéphanie Mabileau. Il est en effet  primordial que des objectifs sociaux figurent aux côtés des critères environnementaux, qui prévalent actuellement, pour que l’Economie sociale et solidaire conserve toute sa place dans les filières.

Top